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L’urbain et l’écologie, la ville et la biodiversité

Pourquoi la ville est un écosystème ?

La définition d’écosystème peut tout à fait convenir au modèle que constitue la ville. Cet écosystème possède une biocénose (le vivant) adaptée au biotope (le milieu), dominé par le minéral, tout comme le sont les grottes ou les déserts. La dominance du minéral entraine un affaiblissement des producteurs primaires qui se caractérise par une faible biomasse et une faible biodiversité. L’espèce humaine y joue le rôle d’espèce « clé de voûte » ou « espèce ingénieur » car elle structure l’écosystème (Lierdeman, E., 2010), au même titre que le castor structure la rivière avec ses barrages.

Dans le cas de la ville, la vie est permise par des flux entrants d’énergie et de matière provenant d’autres écosystèmes. Cette déconnexion spatiale des étapes de productions primaires, de consommation et de recyclage engendre des déficits (d’énergie, d’aliments…) et des excédents (de déchets biodégradables ou non) qui ne peuvent se compenser.

Comme l’inscrit E.Lierdeman dans son article "De la nature en ville à l’écosystème Urbain", (2010), il s’agit bien d’un écosystème mais « un écosystème très ouvert, entièrement tributaire de l’extérieur pour toutes ses consommations d’énergie et de matière, et donc à la fois très fragile et fragilisateur de la biosphère dans son ensemble. »

Les caractéristiques de l’écosystème urbain

Des caractéristiques physiques propres
Un milieu très minéral et imperméabilisé par les parkings, routes, bâtiments. Un milieu fragmenté par les nombreuses barrières physiques (mur, bâtiment, clôture, route, canaux aux pentes abruptes…).

Un climat exacerbé :
  • Très chaud en été et plus chaud que la moyenne en en hiver à cause des activités humaines et de la protection que constituent les aménagements.
  • Très sec par tous les temps à cause des surfaces imperméabilisées et des canalisations qui empêchent tout stockage de l’eau.
  • Une modification du trajet et de la vitesse des vents.
  • Un air, un sol et une eau pollués par les activités humaines.
  • Un sol enrichi en azote par la pollution.
  • Une lumière artificielle permanente.
Une faune et une flore spécifique

Des espèces se sont adaptées avec les siècles au milieu qui leur était offert, tant sur le plan animal que végétal. Certaines sont spécifiques des habitats urbains et parfois dépendantes de l’homme pour se nourrir ou pour trouver un lieu de reproduction comme les hirondelles des fenêtres. Quelques exemples :

  • Les murs sont des supports pour les lichens, les mousses, et certaines plantes à fleurs
  • Les combles abritent les nids des faucons crécerelles, les combles et les caves sont des lieux de nidification ou d’hibernation pour les chauves-souris
  • Les clochers des églises abritent une faune bien particulière : la chouette effraie, le Faucon Pèlerin

D’autres espèces y sont présentes car elles ont été introduites ou sélectionnées depuis des siècles par l’homme (ex : les pigeons qui étaient un plat courant).

Elles sont aujourd’hui confrontées à la modification des techniques architecturales (bâtiments en verre exempte d’interstices dans lesquels une vie bénigne s’installait), des techniques d’entretien (le « tout sous contrôle », les produits phytosanitaires), d’aménagement (disparition des arbres, tout en béton…) et des formes urbaines (densification) qui restreignent de plus en plus leur milieu de vie. Ces espèces spécifiques sont remplacées par des espèces généralistes souvent nuisibles ou invasives : pigeon, étourneau…

Ci-contre :
L'hirondelle des fenêtres (delichion urbica) se reproduit presque exclusivement sur les constructions.
Chauve-souris dans la nef du parc Paradisio (Belgique, HCrépin).
Faucon pèlerin et ses œufs sur un immeuble, Buffalo (C.Cagé).

Un fonctionnement et des caractéristiques sociales complexes :

La ville est le carrefour où se rencontrent de nombreux acteurs privés ou publics, propriétaires, locataires, simples usagers… Des nombreuses échelles de territoire sont considérées par les aménagements du quartier à la région et de nombreux domaines d’activités s’entremêlent et doivent composer ensemble.

La ville est le théâtre d’une multitude d’activités dont les usages, les moyens, les objectifs se rejoignent ou opposent…

Composer avec la nature en ville et dans un projet de construction est donc un challenge qui doit être envisagé et discuté intelligemment, avec tous les acteurs prenant partie et bien en amont dans les phases du projet.

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