Résilience

La résilience écologique est la capacité d’un écosystème, d’un habitat, d’une population ou d’une espèce à retrouver un fonctionnement, un développement et un équilibre dynamique normal après avoir une phase d’instabilité engendrée par une perturbation environnementale.

L’écosystème forestier a par exemple la capacité de se reconstituer après un incendie ou une tempête grâce à une banque de graines contenues dans le sol ou à des propagules transportées par le vent, l’air, l’eau ou les animaux. C’est le cas également de la recolonisation d’un champ cultivé par des espèces sauvages après arrêt de la culture et de la recolonisation des friches urbaines ou industrielles polluées.

La biodiversité des friches est riche et de nombreuses espèces rares voire patrimoniales y trouvent refuge pour plusieurs raisons :
- Ces espèces sont souvent peu concurrentielles dans les milieux classiques. Elles trouvent ici un avantages car elles sont les seules à pouvoir résister sur ces milieux (rocailleux, sec voire pollué…).
- Les milieux de ce type occupent un faible pourcentage des surfaces dans la région.

 

La mesure de la résilience calcule l’ampleur du niveau de perturbation au-delà duquel l’entité changera de structure et ne reviendra plus à l’équilibre antérieur mais à un autre équilibre mieux adapté aux nouvelles conditions.
La capacité de résilience peut également être attribuée aux espèces. Certaines espèces sont capables de s’adapter temporairement aux perturbations. De nombreux parasites s’enkystent (se dotent d’une pellicule extérieure de protection) pour survivre lorsque les conditions ne sont plus supportables. Dans le règne végétal par exemple, certains propagules (semences) sont capables de rester en dormance le temps nécessaire et germent pour former un nouvel individu lorsque les conditions sont de nouveau favorables.

C’est cette capacité de résilience qui est utilisée lorsque des gestionnaires d’un milieu réalisent un étrépage. Cette technique consiste à décaisser et exporter 5 à 15 cm de sol pour l’appauvrir, favoriser les espèces pionnières et la biodiversité. Dans la restauration des milieux, cette action permet de remettre en surface les semences de plantes ayant existées.

La ville de Lille qui a été implantée dans un milieu marécageux a vu réapparaître l’Ache rampante (apium repens) suite à une gestion plus naturelle et un étrépage. Il s’agit d’une petite plante vivace inféodée aux zones humides. Son statut de protection est élevé puisqu’elle est inscrite à l’annexe II de la convention de Berne (international) et aux annexes II et IV de la directive habitat Européenne qui sous-entend l’interdiction de destruction ou de détérioration de son habitat.

 

Ache rampante, Apium Repens (Lille, 2008)
Auteur : Lamiot