Notion de connectivité et de fragmentation

Définitions

La connectivité écologique désigne la connectivité fonctionnelle qui relie des éléments éco-paysagers (habitats naturels ou semi-naturels, zones-tampon, corridors biologiques) entre eux, du point de vue d'un individu, d'une espèce, d'une population ou d'une association de ces entités, pour tout ou partie de leur stade de développement, à un moment donné ou pour une période donnée. Par extension, la connectivité diminue quand la fragmentation écologique augmente.

La notion de fragmentation ou de morcellement des écosystèmes / des habitats / écologique englobe tout phénomène artificiel de morcellement de l'espace, qui peut ou pourrait empêcher un ou plusieurs individus, espèces, population ou association de ces entités vivantes de se déplacer comme elles le devraient et le pourraient en l'absence de facteur de fragmentation. Il existe dans la nature des facteurs de fragmentation tels que les grandes chaines de montagne, les bras de mer ou les grands déserts.

Il est important de noter que la notion de fragmentation est relative à l’entité considérée. Pour le moineau, une autoroute n’est pas un facteur de fragmentation alors qu’il l’est pour la musaraigne. La connectivité écologique n’est donc pas nécessairement liée à la notion de connectivité spatiale (voir figure ci dessous : les pas japonais ne sont pas reliés spatialement mais ont une fonction de corridor biologique).

Un corridor biologique est une ou plusieurs structures généralement linéaires qui assurent la connectivité écologique entre plusieurs habitats fragmenté. Les caractéristiques nécessaires au corridor pour assurer sa fonction sont ici encore relatives à l’entité considérée.

Les différents corridors écologiques (source originale)
1
Pas japonais :
jardins privés, petits squares, portions de haies…
2
Petit corridor urbain et périurbain :
chemins de promenades verts, aménagement des bords de routes et de canaux, des délaissés de chemins de fers, bandes enherbées…
3
Grand corridor vert uniforme ou non (forêt, bords de rivière, bandes enherbées…)
 
Zone tampon, de transition : activités humaines compatibles avec la restauration et la conservation de la biodiversité.

Pourquoi la connectivité est importante ?

Ainsi même à l’échelle du quartier, il est important de veiller à la connectivité des cœurs de nature internes avec les éventuelles sources de diversité externes quelque soit leur taille. Le quartier ou l’opération pourra par ses aménagements être connecté écologiquement aux trames vertes urbaines, aux parcs et autres jardins. Cela renforcera le maillage écologique de la ville dans son ensemble.

La théorie de la biogéographie des îles de MacArthur et Wilson (1967) : application aux cœurs de nature urbains.

Les îles sont isolées des continents par l’océan. La colonisation se fait soit par le vol (oiseaux), soit par l’envoi de propagules par le vent ou l’eau. La théorie de MacArthur et Wilson affirme que le nombre d’espèces sur une île, dépend de sa proximité au continent et de sa capacité biologique (grande taille et compétition interspécifique faible).

Les espaces verts urbains et autres cœurs de nature peuvent être comparés à ces îles, le facteur fragmentant étant dans ce cas les espaces construits.

> Plus les cœurs de nature seront connectés (spatialement par des corridors continus ou en pas japonais et/ou écologiquement par une proximité aux espaces sources), plus le nombre d’espèces susceptibles de migrer sera grand.

> Plus les cœurs de natures seront grands et diversifiés en habitats, plus ils seront capables d’accueillir de nouvelles espèces et meilleure sera leur fonctionnalité.
Modèle insulaire (source originale)
1
Proche d’un espace source mais faible capacité biologique
2
Bonne capacité biologique mais peu d’échanges avec l’extérieur
3
Bonne capacité biologique et échanges possibles avec l’espace source